Vous sont exposées ici les raisons de
l'acte, son déroulement, les
conséquences habituelles et les risques fréquents ou
graves normalement
prévisibles.
CURE D'INCONTINENCE
PAR TVT
L'intervention qui vous est proposée est destinée
à traiter votre incontinence urinaire.
LA VESSIE ET L'URETRE
La vessie est le réservoir dans lequel l'urine provenant des
reins est stockée.
L'urètre est le canal de sortie de l'urine vers
l'extérieur.
Le sphincter permet de fermer l'urètre et assure la continence.
L'évacuation de l'urine de la vessie s'appelle la miction.
POURQUOI CETTE
INTERVENTION ?
Les fuites urinaires à l'effort sont la conséquence de
l'altération des structures de soutien de la vessie et du
sphincter de l'urètre.
L'intervention type TVT consiste à positionner sous
l'urètre une petite bandelette synthétique en
prolène qui permet de remplacer les structures de soutien
défaillantes.
Dans certains cas il peut être nécessaire d'associer un
geste de repositionnement des organes pelviens (vessie, utérus,
vagin, rectum : cliquez sur Prolapsus).
EXISTE T'IL D'AUTRES
POSSIBILITES ?
Le traitement de votre incontinence urinaire n'est pas une
nécessité vitale.
Une rééducation
périnéale est parfois
possible pour pallier à vos fuites urinaires.
Après discussion avec votre urologue vous avez
décidé de vous faire opérer pour traiter ce
problème. Il existe d'autres techniques par chirurgie classique
ou chirurgie laparoscopique.
PREPARATION A
L'INTERVENTION
Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation
d'anesthésie pré-opératoire est nécessaire
quelques jours avant l'opération.
Le choix du type d'anesthésie (générale,
loco-régionale ou locale) dépend de l'avis du chirurgien
et du médecin anesthésiste.
TECHNIQUE OPERATOIRE
Au bloc opératoire, vous serez installée en position
gynécologique : une courte incision est pratiquée dans le
vagin juste en dessous de l'urètre.
Deux courtes incisions au dessus du pubis permettront le passage de
cette bandelette.
La bandelette est passée au moyen d'une aiguille de chaque
côté de la vessie puis est posée sans tension sous
le canal de l'urètre d'où son nom de TVT (Tension free
Vaginal Tape).
Un contrôle endoscopique (cystoscopie) est
effectuée pour vérifier la vessie.
La durée de l'intervention est d'environ 30 minutes.
En fin d'intervention sont mis en place le plus souvent une sonde
urinaire dans la vessie par le canal de l'urètre et parfois un
tampon vaginal.
SUITES HABITUELLES
Le moment de l'ablation de la sonde urinaire (habituellement de
quelques heures à 24 heures sauf situation particulière)
et si besoin du tampon vaginal sera défini par le chirurgien.
A l'ablation de la sonde urinaire, vous pourrez ressentir quelques
brûlures et constater que votre vessie se vide plus lentement.
Les douleurs au niveau des incisions sont en règle minimes et
temporaires.
La durée d'hospitalisation habituellement inférieure
à 48 heures.
La convalescence à prévoir est de quelques jours, cette
durée pouvant être adaptée en fonction du travail
que vous exercez.
Vous devrez vous abstenir de porter des charges lourdes, de prendre des
bains, et d'avoir des rapports sexuels pendant environ un mois pour
permettre la cicatrisation de l'incision vaginale.
Pendant cette période, quelques pertes vaginales minimes peuvent
survenir et sont tout à fait normales.
Par la suite, cette intervention ne modifiera pas votre vie sexuelle.
Une consultation de contrôle sera prévue quelques semaines
après votre sortie.
RISQUES ET
COMPLICATIONS
Toute intervention chirurgicale comporte un certain pourcentage de
complications et de risques y compris vitaux, tenant à des
variations individuelles qui ne sont pas toujours prévisibles.
Certaines de ces complications sont de survenue exceptionnelle et
peuvent parfois n'être pas guérissables.
Au cours de cette intervention le chirurgien peut se trouver en face
d'une découverte ou d'un événement imprévu
nécessitant des actes complémentaires ou
différents de ceux prévus initialement, voire une
interruption du protocole prévu.
Certaines complications sont liées à votre état
général et à l'anesthésie ; elles vous
seront expliquées lors de la consultation
préopératoire avec le médecin anesthésiste
et sont possibles dans toute intervention chirurgicale.
D'autres complications directement en relation avec l'opération
sont possibles malgré la simplicité apparente de cette
technique.
Pendant le geste
opératoire :
- Plaie de vessie :
Il peut arriver que le passage de la bandelette s'effectue dans la
vessie, ce qui nécessite simplement un repositionnement par un
nouveau passage.
Vous devrez par contre, selon l'avis du chirurgien, conserver la sonde
urinaire un peu plus longtemps.
Le risque est plus fréquent quand vous avez déjà
été opérée, ce qui a pu entraîner des
adhérences.
Exceptionnellement une plaie de l'urètre peut survenir en
per-opératoire, ce qui entraînerait l'ajournement de
l'intervention.
- Hémorragie –
Hématome :
Cette complication est très rare et nécessite
exceptionnellement une ré-intervention pour évacuer
l'hématome et/ou une transfusion de sang.
- Complications
graves :
Très exceptionnellement comme pour toute intervention
chirurgicale, des complications graves pouvant mettre en jeu le
pronostic vital peuvent survenir (plaie d'un gros vaisseau, plaie
intestinale, phlébite, embolie pulmonaire…).
Dans les suites opératoires :
- Douleurs :
Les douleurs sont très modérées en
post-opératoire, voir inexistantes.
Parfois peut survenir une douleur irradiant vers la cuisse qui cesse le
plus souvent spontanément ou avec un traitement médical
(liée à une irritation d'un petit rameau nerveux).
- Infection :
Une infection urinaire est possible après l'intervention
nécessitant la prescription d'antibiotiques.
En raison de sa texture parfaitement tolérée, l'infection
de la bandelette est exceptionnelle.
- Difficultés
à uriner :
La reprise des mictions à l'ablation de la sonde est parfois
difficile et peut nécessiter quelques jours
supplémentaires de sondage. Le chirurgien jugera de la conduite
à tenir : détendre la bandelette ou attendre que la
vessie retrouve une contraction normale.
- Après
l'opération :
A distance de l'intervention, il est fréquent de constater un
ralentissement du jet urinaire pendant la miction. Cependant des
difficultés importantes pour uriner peuvent persister,
d'où la nécessité de recourir à des
sondages répétés ou à un drainage
vésical par cathétérisme sus-pubien. Le chirurgien
jugera alors de la nécessité ou non d'une
ré-intervention.
- Retard de
cicatrisation :
Normalement, tout est cicatrisé en un mois. Le retard de
cicatrisation essentiellement au niveau du vagin est très rare,
quant à l'érosion tardive de l'urètre ou du
vagin, elle paraît exceptionnelle.
- Les besoins
impérieux :
Ils sont le plus souvent modérés, parfois cependant
à l'origine de fuites sur besoins impérieux.
Ils seront souvent régressifs avec le temps,
éventuellement avec un traitement médical.
S'ils persistent, le chirurgien pourra faire des examens
complémentaires afin de déterminer la solution la plus
adaptée à votre cas.
RESULTATS
Le résultat sur l'incontinence est habituellement très
bon mais ne peut bien entendu être garanti.
Cette technique pour traiter l'incontinence urinaire d'effort a
été mise au point en 1994 en Suède, avec des
résultats équivalents aux techniques classiques ( environ
80% de succès à 5 ans ).
En 2000, une centaine de milliers de femmes avaient déjà
été opérées dans le monde avec cette
technique ; cependant, faute d'un recul suffisant, le devenir à
long terme n'est pas encore évalué.