Activité clinique :
 
 
traitement de l'incontinence urinaire feminine

A. Le traitement médical :

A.1 : les anticholinergiques :

Ce sont des médicaments qui agissent au niveau de la vessie en inhibant les contractions du muscle vésical. Ils sont indiqués dans les incontinences par impériosités et dans les incontinences urinaires mixtes. Ils n’ont pas leur place dans le traitement de l’incontinence urinaire à l’effort pure.
Les effet secondaires principaux sont l’hyposialorrhée (diminution de la sécrétion de salive) et la constipation par ralentissement du transit. Ils peuvent aussi avoir une action sur le système nerveux central en diminuant certaines capacités intellectuelles : ils sont donc à manier avec prudence chez la personne âgée.

A.2 : la rééducation périnéale :

Le but est de renforcer la musculature périnéale et d’apprendre à s’en servir. Elle doit toujours être tentée en premier : si au bout de 15 séances on ne note pas de franche amélioration il est inutile de continuer, en revanche en cas de nette amélioration il faut faire 30 séances et il faudra faire des exercices d’entretien.
Elle est utile après l’accouchement à titre préventif.

B. Le traitement chirurgical :

Actuellement la tendance est de proposer la mise en place d’une bandelette sous l’urètre mise en place par voie vaginale pure en hospitalisation de 24 heures voire d’une seule journée (en ambulatoire). Cette intervention peut être faite sous anesthésie locale, loco-régionale (péridurale) ou générale : ceci dépend de la patiente et des habitudes du chirurgien. Le type d’anesthésie n’a aucune incidence sur le résultat. Dans notre centre nous ne pratiquons pas ce geste sous anesthésie locale, car nous pensons que l’intervention peut être douloureuse et que l’inconfort à la fois pour la patiente et pour le chirurgien pourrait être gênant.
La technique dite TVT (cure d’incontinence) a été mise au point en suède et importée en France depuis quelques années : le recul actuel est de 10 ans avec 90 % de bons résultats. La matière de la bandelette est du polypropylène, matériel inerte très bien toléré par l’organisme. Lors de la mise en place de cette bandelette il est indispensable de pratiquer une cystoscopie pour vérifier l’absence d’effraction vésicale (en cas d’effraction la bandelette sera simplement repositionnée en bonne place). Une sonde est laissée en place soit 12 heures, soit 24 heures et on vérifiera la bonne vidange de la vessie après l’ablation de la sonde : si celle-ci se fait mal il est parfois nécessaire de détendre la bandelette avec une courte anesthésie.
Il existe maintenant une autre technique de mise en place de bandelette sous-urétrale mise au point en France : elle appelée TOT (pour trans-obturatrice). C’est actuellement la technique que nous préférons dans notre centre car elle paraît moins dysuriante et ne présente pas de risque de perforation vésicale. Les résultats sont comparables au TVT, bien que le recul soit plus court (5 ans).
Une troisième technique peut être proposée : c’est la fixation de la région cervico-urétrale au ligament de Cooper, situé à la face profonde du pubis. Cette intervention est pratiquée par chirurgie laparoscopique. Elle donne également de bons résultats, comparables aux techniques précédentes. Elle présente l’avantage de ne pas mettre en place de tissu prothétique, mais a tendance à se dégrader avec le temps et nécessite un tissu vaginal de bonne qualité : il ne faut donc pas l’utiliser chez la femme âgée.
Bien que les grossesses ne semblent pas altérer le résultat de ces interventions, il est conseiller de pratiquer un accouchement par césarienne : c’est la raison pour laquelle il est préférable de n’envisager ce traitement que si le désir de grossesses ultérieures est nul.