Vous sont exposées ici les raisons de l'acte,
son déroulement, les conséquences habituelles et les risques
fréquents ou graves normalement prévisibles.
URETEROSCOPIE POUR CALCUL
L'intervention qui vous est proposée est destinée à
traiter un calcul situé dans votre uretère.
Cliquer sur traitement de la lithiase urinaire ou sur épidémiologie de la lithiase
urinaire pour en savoir plus.
L'URETERE
L'uretère est un conduit très fin, à paroi musculaire,
qui propulse l'urine du rein vers la vessie.
On distingue 3 portions de l'uretère : le tiers supérieur (uretère
lombaire), le tiers moyen (uretère iliaque) et le tiers inférieur
(uretère pelvien).
POURQUOI CETTE INTERVENTION
?
Vous présentez un calcul de l'uretère qui n'a pas été
éliminé spontanément.
Les raisons pour lesquelles on propose l'ablation de ce calcul peuvent être
multiples :
-taille du calcul supérieure à 6 mm
-calcul enclavé avec dilatation des cavités du rein au dessus
-calcul qui provoque des crises douloureuses (colique néphrétique)
à répétition
-calcul qui ne progresse plus dans l'uretère malgré le traitement
médical
-calcul à l'origine d'une infection urinaire fébrile (pyélonéphrite)
Dans certains cas, un traitement préparatoire sera réalisé
avant l'urétéroscopie, notamment en cas d'infection (traitement
antibiotique) et/ou en cas de dilatation importante de l'uretère et
du rein au dessus du calcul (drainage du rein par une sonde placée
soit par voie naturelle dite sonde JJ, soit
à travers la peau directement dans les cavités rénales
: néphrostomie percutanée).
L'absence de traitement vous expose au risque de douleur, de complications
infectieuses et/ou de détérioration du rein.
EXISTE -T'IL D'AUTRES POSSIBILITES
?
Un calcul de l'uretère qui ne s'élimine pas peut également
être traité par lithotritie extra-corporelle
ou chirurgie laparoscopique.
L'indication de chaque technique dépend des signes cliniques, des
éventuels critères de gravité, de la taille, de la situation
et de la dureté du calcul.
PREPARATION A L'INTERVENTION
Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation d'anesthésie
pré-opératoire est nécessaire quelques jours avant l'intervention
(ou quelques heures avant en cas d'urgence).
Les urines doivent être stériles pour l'opération : une
analyse d'urines est donc réalisée avant l'intervention pour
vérifier la stérilité des urines ou traiter une éventuelle
infection, ce qui pourrait conduire à repousser la date de votre opération.
L'intervention se déroule habituellement sous anesthésie générale
ou sous anesthésie loco-régionale.
TECHNIQUE OPERATOIRE
Elle consiste à traiter le calcul grâce
à un endoscope en passant par les voies naturelles par le canal de
l'urètre. Chez l'homme, la prostate
peut parfois gêner cette manoeuvre.
Le geste se déroule sous contrôle visuel et radiologique ; il
commence en général par la mise en place dans l'uretère
d'un fil guide qui facilite la pénétration de l'appareil en
réduisant les sinuosités de l'uretère. Il est parfois
nécessaire de dilater l'uretère pour qu'il puisse admettre
l'endoscope. L'opérateur fait progresser l'endoscope jusqu'à
la pierre. Sous contrôle de la vue, il peut soit l'attraper avec une
sonde, et l'extraire en bloc soit la fragmenter en plusieurs morceaux, et
ensuite enlever les principaux débris.
Une fois le calcul traité, il peut être utile de positionner
une sonde dans l'uretère pour éviter que l'inflammation qui
suit l'intervention ne provoque des douleurs. Le plus souvent la sonde utilisée
sera une sonde JJ (ce type de sonde comporte 2 crosses, une supérieure,
qui se positionne dans le rein, une inférieure qui se positionne dans
la vessie). Elle sera laissée en place 1 à 3 semaines selon
les cas.
Très souvent également, une sonde est mise en place dans la
vessie en fin d'intervention.
SUITES HABITUELLES
Dans la plupart des cas, grâce aux sondes laissées en place,
les douleurs post-opératoires sont minimes et facilement traitées
par les antalgiques habituels. Vous serez autorisé à reprendre
une alimentation normale le soir ou le lendemain de l'intervention.
En général la sonde vésicale est enlevée le soir
ou le lendemain du geste. Une radiographie de contrôle est habituellement
pratiquée pour contrôler le bon positionnement de la sonde
et l'existence éventuelle de calculs résiduels.
La durée d'hospitalisation est habituellement comprise entre 1 et
3 jours. Le chirurgien fixera avec vous la date à laquelle il souhaite
enlever la sonde (si ce type de sonde a été mise en place),
la date et les examens à faire lors de la visite de contrôle,
ainsi que la durée de la convalescence.
RISQUES ET COMPLICATIONS
Toute intervention chirurgicale comporte un certain pourcentage de complications
et de risques y compris vitaux, tenant non seulement à la maladie
dont vous êtes affecté mais également à des variations
individuelles qui ne sont pas toujours prévisibles. Certaines de ces
complications sont de survenue exceptionnelle et peuvent parfois n'être
pas guérissables.
Au cours de cette intervention le chirurgien peut se trouver en face d'une
découverte ou d'un événement imprévu nécessitant
des actes complémentaires ou différents de ceux prévus
initialement, voire une interruption du protocole prévu.
Certaines complications sont liées à votre état général
et à l'anesthésie ; elles vous seront expliquées lors
de la consultation préopératoire avec le médecin anesthésiste
et sont possibles dans toute intervention chirurgicale.
D'autres complications directement en relation avec le geste opératoire
d'urétéroscopie sont possibles :
- pendant le geste opératoire :
*urétéroscopie impossible : l'urétéroscope ne
peut pas atteindre le calcul soit du fait de l'étroitesse de l'uretère,
soit du fait de la position du calcul (calcul haut situé dans l'uretère
iliaque ou lombaire), soit de la migration du calcul repoussé vers
le haut. Le chirurgien dans ce cas mettra en place une sonde JJ. Cette sonde,
laissée en place quelques semaines, va permettre de dilater l'uretère.
Le chirurgien décidera alors s'il tente une nouvelle urétéroscopie
(rendue plus facile par la dilatation de l'uretère) ou s'il choisit
une autre solution thérapeutique.
*blessure de l'uretère : l'appareil peut endommager l'uretère
de façon légère (simple fissuration) ou de façon
grave (exceptionnellement arrachement de l'uretère). Selon le type
de la blessure, le traitement sera endoscopique (le plus souvent pose d'une
sonde à laisser plusieurs semaines) ou chirurgical (réimplantation
de l'uretère dans la vessie). Ces lésions graves sont exceptionnelles.
- dans les suites opératoires :
*douleurs liées au mauvais fonctionnement des sondes
*saignement dans les urines par irritation de la vessie à cause de
la sonde
*infection urinaire nécessitant un traitement antibiotique
- risques à distance :
sténose de l'uretère
en rapport avec une blessure reconnue ou méconnue de l'uretère,
ou à la présence prolongée d'un calcul: le traitement
est le plus souvent endoscopique (dilatation et pose d'une sonde interne
modelante) mais parfois un traitement chirurgical sera nécessaire.